D.Gray-Man Rpg
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


◘ ◘ ◘ Un monde déchiré par les guerres, un combat entre le bien et le mal, quel camp sera le votre ? ◘ ◘ ◘
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -17%
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 ...
Voir le deal
249.99 €

 

 Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Hannah J. Karzavosky

Hannah J. Karzavosky


Messages : 11
Date d'inscription : 04/09/2012
Age : 30

Feuille de personnage
Age : La vingtaine.
Nationalité : Tchétchène.
Surnom : Mademoiselle Sourire

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Empty
MessageSujet: Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]   Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Icon_minitimeMer 5 Sep - 9:52



Hannah J. Karzavosky





IDENTITE




Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Sans_213

Nom ♦ | Karzavosky.

Prénom ♦ | Hannah s'appelle Hannah et Juliana.

Age ♦ | La vingtaine je crois en apparence, un peu plus en réalité.

Nationalité ♦ | Tchétchène.

Groupe ♦ | Noé.

Talent/Métier ♦ | Avant, j'étais chanteuse dans un cirque de province, je suppose que c'est mon seul petit talent avec jouer du piano...Sinon mon idiotie peut être un talent ! Non ? En attendant, je chante pour le Comte, je fais spectacle, il ne faut pas qu'il s'ennuie !

Pouvoir/Arme ♦ | Mon pouvoir n'est pas fort, en fait, il ne sert pas à attaquer et je ne peux l'utiliser qu'une seule fois, après cela, je meurs. Il est lié à ce que je représente ; le Destin, ou plutôt les destins, étant donné qu'il y a une infinie de possibilités que les choses se passent de manière différente les unes des autres. En fait, je ne peux pas moi-même utiliser ce don, je ne suis qu'une porteuse, les autres êtres le peuvent. Il s'agit de pouvoir changer le destin, du moment qu'il ne s'agit pas de celui du monde. Changer une action, effacer une naissance, éviter un coup, d'infimes petits gestes qui peuvent mener le futur dans une toute autre direction...Pourtant, ne croyez pas qu'il s'agit de quelque chose de parfait, car ce changement peut mener à votre propre mort, à des évènements pires que ceux effacés, à des situations que l'on n'aurait su imaginer. De plus, l'être qui me demandera de me sacrifier devra mettre le prix pour que sa demande soit exaucée, un bras, un souvenir, l'oubli de sa propre existence, toujours à la hauteur de ce qui est demandé. La famille par contre...Tout est gratuit pour elle, après tout c'est la famille, on ne fait pas payer, mais les conséquences pourraient être les mêmes. Toute personne peut me demander la faveur de changer son destin ou le destin d'un être cher, je ne peux refuser, car le descendant de Noé se trouvant en moi l'a décidé ainsi.
Quand la demande est faite, mon corps est crucifié sur place, et le Jabberwocky, Noé de mon âme, s'échappe pour mieux exaucer le souhait, prenant le prix de celui qui change son destin, prenant ma propre vie et disparaître à nouveau, pour encore un millénaire, avec moi...Ce jabberwocky est le Noé du Destin, ce jabberwocky n'est autre que la lame que je porte sur ma hanche, oh oui, Noé est en moi, mais il est aussi ce que je rejette, un rejet qui s'est matérialisé en une lame, une lame qui, quand le processus de mon don se met en marche, libère le véritable Jabberwocky qui s'en sert comme arme, comme hache pour m'ôter la vie...

Ce don qu'est mon sentiment me permet de voir quelques bribes des futurs possibles, un paquet donc, ce qui ne facilite pas la tâche. Je ne contrôle pas cet aspect de mon pouvoir, ainsi plusieurs choses m'échappent, j'avoue que c'est idiot.

Afin de me protéger, le Comte Millénaire m'a offert une sorte d'animal qui se cache dans mon ombre, noir et plus qu'amaigrie, il n'en reste pas moins grand et puissant, on pourrait le confondre avec un loup. Il ne possède pas une grande puissance, mais une rapidité hors pair ainsi que la capacité à se cacher dans les ombres. Je l'ai nommé Noir, un nom idiot et sans réelle histoire, je le sais, mais Noir se moque bien de comment on l'appelle, du moment qu'il accomplit son devoir ; me protéger.

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:


PHYSIQUE


Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] E55v015


Hannah, tu ne la connais pas, tu ne la remarques pas, mais lorsque tu la vois, lorsque tu surprends ce sourire sur ses lèvres d'enfant, son image s'inscrit dans ta rétine. Hannah, tu sais qu'elle est là, derrière toi, à attendre que tu te retournes pour voir si tu souris. Sache-le, Hannah n'est pas la plus belle, Hannah n'a pas de superbes formes, mais Hannah est unique car sa blancheur est si étincelante qu'elle t'en pique les yeux...Hannah, il faut juste un mot pour la décrire :

Sourire

Un murmure, une petite musique sortant d'entre ses lèvres pâles, d'une petite bouche ressemblant à un bonbon, un murmure qui résonne à ton oreille comme l'éveil d'un cauchemar. Cet infime son titille ton attention, tu lèves tes yeux vides, remarquant un point rose dans ton univers gris. C'est quoi ? C'est qui ? Un petit bout de femme, une naine sautillant dans ses mocassins trop roses, voletant dans sa robe trop violette. Nomme-la X, ce sera plus facile à écrire. X, elle galope sur les pavés sans se soucier de la foule, X, elle joue dans la boue et se faufile sans qu'on la remarque mais toi, toi qui te recroqueville sur toi-même pour cacher ta douleur, tu l'as vu, et tu t'en mord déjà les doigts. X, elle tourne son regard vers toi, ses yeux trop innocents rencontrant les tiens usés. X, elle s'approche de ton corps squelettique pour s'agenouiller près de toi et t'observer sans broncher. Et toi ? Tu prends tout ton temps pour la regarder.

X, ses cheveux traînent sur ses épaules dénudées, sa bretelle de soutien-gorge retombant mollement sur son bras à la blancheur immaculée, comme ses cheveux. Ils frôlent sa poitrine partiellement cachée, dans un blond si clair qu'il en paraît éphémère, si clair qu'ils se couvrent de blanc les nuits d'hiver. X, on aurait pu l'appeler Bouclette, tellement cette parure dorée rebondit et couvre chastement le haut de son corps, X, on aurait voulu caresser ses cheveux pour voir s'ils n'étaient réellement que poussière d'or. Mais X, on n'ose pas la toucher, de peur de la voir disparaître de cette douloureuse réalité, alors on regarde, on regarde et on se nourrit de ce petit visage entouré de fines mèches scintillantes. Ils sont si clairs, si clairs que parfois, lorsque le soleil se couche, se baigne dans son propre pourpre, ils se parent de reflets rubis, de reflets vifs et sanglants. La nuit, lorsque la lune se permet d'ouvrir timidement un oeil endormi, ils absorbent sa divine lumière et deviennent d'un blanc aux nuances azurées, un bleu si irréel qu'il disparaît, jalousement happé par le vent de minuit. X, on pourrait juste dire que ses cheveux sont blonds, X, on pourrait juste dire qu'ils couvrent avec une innocence presque maladive ses seins et ses épaules. Pourtant, toi qui n'ose fermer tes paupières de peur de la voir disparaître, tu ne peux que décrire X sous ses véritables aspects ; une chevelure sucrée, délicate, aux nuances doucereuses et aux boucles sulfureuses.

Hannah...Tu aurais été mignonne vivante, et maintenant ?

Finalement tu te risques à papillonner des yeux, peut-être pour être sûr qu'il ne s'agit pas d'un rêve ? Ta main osseuse tapote nerveusement ton genou ; pourquoi ce bout de femme ne cesse-t-il pas de te regarder ? Pourquoi reste-elle ainsi agenouiller ? Te voilà qui fixe son visage poupin, son visage un peu rond et enfantin. X, on dirait une poupée, tellement ses yeux sont grands, tellement ils sont immobiles. X, on dirait une peinture, tant ses lèvres sont fermées, tant ses joues sont colorées. X, on pourrait presque la confondre avec une de ces putes des maisons d'à côté, mais ce n'est pas le cas, non non. Tu le sais bien, n'est-ce pas ? Elle est trop colorée, trop candide, trop silencieuse et puis...Trop enfantine ! X, son regard plonge dans le tien, il est si innocent qu'il t'en empoigne le cœur. Elle ne le sait pas, mais X fait du mal rien qu'en fixant quelqu'un. Ses yeux sont trop gris, ses yeux reflètent trop notre réalité, tu le vois bien et ça te fait mal ; ce miroir empli de vérité montre bien là ton état déplorable. Va-t-en X, tu crées trop de douleur de part ta beauté ! Cependant, tu n'oses pas lui dire de s'en aller, tu préfères observer ses paupières couvrant timidement ses yeux, ses cils longs et clair frôlant ses sourcils, sa peau gracile de petite poupée de cire. X, elle a un grand front, ça lui porte défaut, mais on s'en fiche, son visage tout rond minimise cet effet. Au moins ça nous rassure, X n'est pas parfaite du tout en fin de compte.

Soudain quelque chose remue sur son visage. Quelque chose que tu n'as pas vu depuis longtemps, dans ton univers bien sombre. Un sourire. Ses lèvres pleines, ses lèvres d'un rose digne d'une friandise, brillantes et minces, graciles et discrètes, elles s'étirent dans un silence effrayant, elles s'étirent tellement qu'elles laissent apparaître ces dents et ferment ses paupières. Un sourire innocent, un rire sucré qui s'échappe de sa gorge fragile. X, elle te sourit, et une boule se crée dans ton ventre. Tu as mal, mais elle ne le sait pas, car X est idiote et son sourire est idiot pour être aussi innocent. Oui, ça doit être cela, ce sourire est un sourire d'imbécile heureuse ! X, ses yeux sont plissés, mais on remarque tout de même l'océan grisâtre, une mer instable qui te noie sans remords. Alors tu baisses ton regard pour essayer de reprendre ton souffle, toi, le truc squelettique. Tu remarques malgré tout que son sourire disparaît, pour une mimique inquiète, mais tu ne veux pourtant pas relever tes yeux, jamais !

Tu as du mal à l'ignorer, elle n'arrête pas de te fixer, qu'attend-elle pour déguerpir ?! Laisse-moi dans mon noir, petite idiote, tu ne comprends rien au malheur ! C'est ce que tu te dis, mais ta voix ne te suit pas, quelque chose en toi t'ordonne de jeter ces mots dans ton inconscient, de ne pas lui hurler dessus, car X, même si tu ne veux pas te l'avouer, elle adoucit ta dure réalité avec ses couleurs chatoyantes, avec sa blancheur trop lumineuse. Alors, tu continues à savourer cette petite vision de douceur et de délicatesse, de toutes ces choses qui t'ont laissé à l'abandon. Au fait, comment s'appelle X ? Son regard en amande, tu le sens sur ton visage, sur tes cheveux gras et gris, tu le sens et il te fait mal. Toi, tu laisses ses petits mocassins s'inscrire dans ta rétine, ses petits mocassins roses et tout trempés. Tiens, quand s'est-il mis à pleuvoir ? Ton manteau est tout trempé, ton corps grelotte, est-ce bientôt la fin ? Ce serait si merveilleux de partir avec pour dernière vision de ta douloureuse réalité cette enfant au charmant sourire ! X, c'est vrai qu'avec ses vêtements, elle ne ressemble pas à une adulte. De la dentelle, des fleurs dans les cheveux, du rose, du bleu, du jaune, un assemblage déluré de couleurs ! Mais bizarrement, ça lui va bien, ça change un peu du gris. X, elle est trop petite pour être une adulte, donc on ne peut que la poser dans la case de l'enfant. Pourquoi te mentir ? X n'est pas une enfant, X est certes petite mais prend garde à ne pas le lui rappeler ! X, elle n'est pas osseuse, X, sous sa dentelle de friandises et ses jupons de chocolat, on remarque ses hanches un peu rondes, sa poitrine à peine recouverte. Le fait-elle exprès ? Ne prends pas X pour une salope, étranger, bien sûr qu'elle ne le fait pas exprès ! Elle n'y peut rien, elle est comme ça, se promener nue ne la gênerait pas, tout ce qui compte pour X c'est sourire et encore sourire ! En clair, une enfant ne peut pas avoir ce corps, donc c'est une adulte, petite certes, mais une adulte tout de même.

X se mord la lèvre inférieure, la mine penaude. Peut-être que ton silence la blesse ? En tout cas, sa présence adoucit ta souffrance et le froid qui t'envahit. Et là, tu sens quelque chose frôler ton bras. Sont-ce ses longues mains de pianiste - étranges d'ailleurs pour un si petit corps - ou bien l'haleine glaciale de la Mort qui ose te toucher ? D'un regard en coin, tu remarques cette présence, tu remarques cette douceur et tes yeux s'écarquillent. Cette chaleur qui emplit ton corps et te revigore. X, elle a l'air d'une parfaite idiote, n'est-ce pas ? Mais X, même si tu ne connais pas son nom, tu l'as prend pour ta meilleure amie, pour celle qui te tend une main salvatrice, pour celle qui te protégera de cette souffrance trop réelle et vicieuse. Prends garde, je t'aurais prévenu ! Car même la plus innocente des créatures peut te laisser tomber sans crier garde, sans même le savoir, dans les abîmes de ta folie.

X se relève, X est heureuse car tu as souris, et elle te le rend bien. Tu ne l'as pas remarqué ? Si si, je te le promets, tu as souris ! Une petite esquisse timide et gercée, laissant voir quelques caries et une mâchoire mal formée mais qu'importe, tu as souris et c'est ce qui compte ! X recule, tu as peur, X va pour se retourner, ton cœur s'arrache de ta poitrine. Son ventre pudiquement dénudé laisse voir quelque chose d'horrifiant, quelque chose de presque écœurant malgré la douceur de cette pâtisserie sur pattes. De la fumée noire, comme si elle pourrissait, un bandage autour de son cou, qui couvre une étrange morsure vieille comme le monde. La pluie recommence à tomber, petit à petit sur ton visage, petit à petit sur ses poignets couverts de marques de morsure, petit à petit sur X, l'ange arc-en-ciel, l'idiote au sourire innocent. La lumière s'éteint, la lumière galope et fuit ta noirceur, sans s'en rendre compte, mais toi tu l'as vu, tu l'as remarqué, et ton univers ne t'a jamais paru aussi noir.

Tout est faux chez Hannah, chez toi, tu hurles espoir, tu hurles agonie, tu ne cesses de pleurer cette utopie, oh...ta souffrance ne s'arrêtera jamais de te suivre, même si tu la fuis, Hannah, c'est ce qui te rend si laide et fausse dans ta maigreur insoutenable ! C'est ce qui te rend effrayante et te putréfie sans relâche.


MENTAL


Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Sans_246


Hannah, on ne peut pas la comprendre, on ne peut pas décrire ce qu'elle pense. C'est parfois trop simpliste, parfois trop faux, parfois trop profond pour seulement concevoir un infime bout dans ses ténèbres lumineuses. Vous savez, vouloir décrire Hannah, c'est comme désirer connaître la cause de nos désirs, la conséquence de nos phobies. On ne sait pas, on émet des hypothèses mais on n'y croit pas tellement. Hannah, un coup elle t'offre le plus beau des sourires, et la minute d'après ses larmes inondent le sol. Qu'as-tu fait de si mal pour qu'elle pleure ? Personne ne le sait. Hannah est comme ça, Hannah est sensible, Hannah a des envies étranges et des jalousies enfantines, mais c'est Hannah et on l'aime bien comme ça. Hannah, rien ne peut la décrire, sauf peut-être ses émotions, sauf peut-être ses dires. Alors, on va sans doute éclaircir ce petit bout de mystère sucré ? Oh ! La voilà qui recommence à sourire, mais ses yeux sont rougis...

Hannah, tu n'es qu'une pauvre idiote, pour te voiler ta propre agonie !

« Hannah pas bien parler, mais Hannah fait des efforts, promis ! »

Hannah, c'est un petit bout de chocolat à la langue bien pendue, Hannah, c'est un langage à elle seule. On ne sait pas pourquoi, pas elle-même, mais ses paroles sont étranges, c'est comme si elle ne connaissait rien de notre langue. Il ne faut pas lui en vouloir, elle manque de vocabulaire, parfois, et c'est dérangeant pour elle comme pour les autres. Hannah, elle sourit de sa bêtise, de ses manières, de sa façon d'agir et de parler, vous pouvez aussi en rire, elle ne s'en vexera pas au contraire, vous souriez c'est la plus belle des choses ! Hannah, quand elle n'a plus les mots, elle utilise son corps, ses mains ses jambes et son visage. Un mot ne lui vient pas ? La voilà qui le mime, la voilà qui danse et sautille pour vous faire comprendre, et vous pouvez aussi en rire, ça aussi elle ne s'en vexera pas au contraire, vous souriez c'est la plus belle des choses ! Hannah, tout ce qu'elle veut, c'est votre sourire, tout ce qu'elle désire, c'est votre rire. Alors riez, souriez ! Si faire l'idiote vous permet d'avoir une vie plus douce, Hannah ne cessera jamais de faire l'imbécile. Parole de gâteau à la fraise, comme elle le dit si bien ! Hannah vous le promet, Hannah le promet toujours et Hannah tient toujours ses promesses. Hannah c'est Hannah, et son langage c'est le Hannanienh ; dire votre nom, le susurrer dans une innocence presque malsaine, parler à la troisième personne. Un semblant de danse, un semblant de chant, et quelques fous rires de votre part, c'est ce que souhaite Hannah. Elle est difficile, je sais...Mais ne croyez pas Hannah immature, non, elle est sage, aussi sage que le poids du temps sur ses frêles épaules, aussi sage que la souffrance qui la lacère de l'intérieur.

« Chanter est magnifique, chanter est comme voler ! Hannah adore chantonner des contines ! »

Hannah aime beaucoup de choses, Hannah s'émerveille d'un rien, Hannah ne déteste personne et c'est ce dernier point le plus effrayant. Elle trouvera toujours une raison de vous aimer, qu'importe ce que vous lui ferez subir, qu'importe votre histoire et vos actions. Elle adule tellement de choses que s'en est déconcertant, que s'en est idiot. On le sait depuis le temps, Hannah est une idiote, Hannah est simpliste et se contente d'un rien pour être heureuse. Donnez-lui une pomme et vous deviendrez son meilleur ami, souriez-lui et vous deviendrez son amour. C'est simple mais c'est Hannah. Chanter, danser, sautiller sous la pluie, on pourrait croire qu'il s'agit d'une enfant tant ces choses sont simples et dures à aimer, mais ce sont les passe-temps d'Hannah, c'est ce qui lui permet de sourire, de savourer, de rire à gorge déployée et surtout d'oublier son passé... Hannah est une gosse dans sa tête, et peut-être même la plus idiote de tous. Pourtant, ne pensez pas que cela ne va que dans un sens. Comment pourrait-on trouver de la délicatesse dans ces propos ? Maniez vos mots et vos sentiments, car le moindre de vos gestes, la moindre de vos phrases peut la plonger aussi bien dans un sentiment d'éternel bonheur que dans un malheur des plus profonds. C'est Hannah, c'est comme ça. Ce que vous croyiez une belle parole ou un compliment peut se révéler une arme fatale qui blesse son cœur meurtri. Ne lui mentez jamais, au grand jamais car elle s'en rend compte et savoir qu'on ne lui fait pas confiance la plonge dans un état si lamentable que ses larmes trempent même ses collants...Mais après tout, c'est Hannah, c'est comme ça. Elle est lunatique, peut-être même déséquilibrée qui sait ? En tout cas, elle aime, et elle ne ment pas, elle ne ment jamais sur ce qu'elle ressent, sur ce qu'elle veut et souhaite plus que tout : un sourire.

« Je t'aime tu sais ? Toi pas pleurer, toi sourire, et moi t'aimer, moi chanter pour que toi heureux ! »

Vous aimer, c'est aussi bien une qualité qu'un défaut chez elle. Hannah, elle aime tout le monde, Hannah elle t'aime personnellement. Hannah c'est un sucre, c'est un amour, c'est un sourire ambulant qui veut adorer et aduler pour que tu sois heureux, pour que vous soyez tous heureux. Mais ne tentez pas de l'effleurer, c'est son corps, c'est Hannah, c'est comme ça, elle se mettrait à hurler, à pleurer, car le contact lui est trop insupportable, trop instable...Hannah elle est à tout le monde comme elle est à chacun, Hannah elle te sourit avec la plus grande innocence au monde, elle te sourit et elle te dit ces syllabes, sans ironie, sans méchanceté, juste avec adoration et chasteté ; je t'aime. Elle t'aime, elle t'adore, elle t'adule, et elle t'embrasserait à chaque instant pour que tu souris, et elle se tuerait tout le temps si cela t'amusait. Mais Hannah n'aime pas, en réalité, Hannah a peur dans son songe adoré. Hannah, elle est prête à tout, même à se briser intégralement, pour te protéger. Même si tu ne la connais pas, même si elle ne t'a jamais rencontré. Elle se posera entre toi et ton destin, pour que tu ne meurs pas, pour que tu ne souffres pas car c'est ça, sa principale phobie ; Hannah ne veut pas que le monde souffre, au grand jamais non...Si donner son sang te permet de sourire, elle te le donnera. Si s'arracher les yeux peut t'amuser, elle le fera sans hésitation et tout ça avec une éternelle esquisse sur le visage, avec des larmes de sang coulant sur ses joues roses. Te donner de l'amour, t'offrir son affection, même si tu n'en veux pas, même si tu la repousses, juste pour que tu souris. Hannah, c'est un amour le plus candide du monde qu'elle te réserve, ses bras ouverts, ses lèvres souriantes et ce rire cristallin emplissant l'air, la voilà qui court vers toi dans son éternelle idiotie. Tout, elle t'offrira tout pour que tu souris, absolument tout et lorsque son devoir est accompli, Hannah te laisse seule, Hannah te sourit une dernière fois pour enfin disparaître de ta vie. Finalement, Hannah n'est que de passage, Hannah n'est là que pour aspirer ta boue, que pour te remettre sur pieds. C'est Hannah, c'est comme ça. Elle chantera pour toi, elle dansera pour toi, jusqu'à ce que sa voix se brise, jusqu'à ce que ses chevilles cèdent. Frappe-la, elle reviendra, détruis-la, elle continuera à rester derrière toi, à te tendre la main, à te susurrer : je suis là pour te rattraper, tu ne tomberas pas, promis ! Et n'oubliez pas, Hannah tient toujours ses promesses...Hannah n'est qu'un vide à elle seule.

« Dis, pourquoi toi pleurer ? Toi avoir mal ? Arrête...Moi aussi pleurer. »

Hannah c'est un bout de chou qui prend des airs de super héroïne, mais Hannah elle est fragile comme de la porcelaine, pire, comme du cristal. Effleurez-la, elle chantera, mais cassez-la et vous en aurez fini avec le morceau de chocolat. Ce n'est plus de l'empathie, à son stade, c'est bien plus encore, ou peut-être pire. Pleurez, elle pleurera, souriez, elle sourira, souffrez, elle souffrira. C'est Hannah, c'est comme ça. Elle n'y peut rien, dès que vous versez une larme elle fera tout pour vous aider, jusqu'à donner sa vie, jusqu'à donner son corps au plus offrant juste pour vous rendre heureux. Hannah, elle s'agrippe dans de rares moments à vos bras, et vous observe d'un air suppliant. Ne pleure pas, ne souffre pas, murmurera-t-elle à votre oreille, je ne veux pas te voir ainsi...Elle a l'air si adulte, dans ces moments-là, si affaiblie et maigre, comme si votre tristesse aspirait ses sourires. Comme si cela la forçait à se rappeler un souvenirs. Hannah, elle nichera votre tête contre son ventre, vous bercera dans sa mélopée et pleurera sur vos cheveux car le pire dans tout ça, c'est qu'elle comprend votre douleur. Hannah vous comprend, Hannah vous connaît, plus encore lorsqu'elle vous effleure, Hannah tentera toujours de faire en sorte de vous redonner ce que vous avez perdu, ce que vous désirer pour que votre sourire la contamine, pour que votre bonheur remplisse à nouveau son cœur...Car elle est vide, complètement vide, pauvre Hannah. C'est Hannah, c'est comme ça. Passer de l'enfantin à une maturité digne de la sagesse est son lot et sa manière de vivre. Ce qui lui a permis de survivre. Peut-être que son sourire est un masque, peut-être se trompe-t-elle toute seule pour ne pas souffrir, pour ne pas se rappeler ? Hannah, on murmure son nom, Hannah, on embrasse sa joue, Hannah on lui dit qu'on va bien, on la rassure pour ne plus la voir pleurer ; observer les larmes coulées de ses yeux d'un gris glacé est insupportable. Mais c'est trop tard, vous l'avez brisé...Vous avez menti. Mais ne vous inquiétez pas, Hannah ne vous en tiendra jamais rigueur...Jamais.

« Toi qui être ? Toi pourquoi pleurer ? Toi connaître moi ? Hannah ne te connaît pas... »

Hannah, c'est un mystère à elle seule. Hannah, c'est une poupée à la blancheur éternelle. Mais Hannah, elle doit en payer le prix. Son sourire n'est pas vrai, son sourire n'est pas si innocent, et dans sa tête ? Hannah elle t'oublie. Oui oui, elle t'oublie. Si tu la blesses trop, si tu la comprend trop, son cerveau se bloque, disjoncte et t'efface de sa mémoire. C'est Hannah, c'est comme ça. Il faut vivre avec la peur qu'elle oublie tous les bons moments, qu'elle te détruise de ses souvenirs sans discernement. Toi, tu arrives à te relever même après avoir souffert, mais elle, Hannah, c'est du cristal, et le cristal ça ne se répare pas. Hannah oublie, c'est comme ça. C'est le prix à payer, pour que son sourire reste candide, pour ne pas vivre avec ton souvenir après avoir disparu de ta vie. Pour que ses souvenirs ne viennent pas l'assassiner.Sachez-le, si elle ne vous a pas oublié, sa quête accomplie, c'est que vous comptez à ses yeux, c'est que vous êtes plus qu'une silhouette éphémère dans son monde de lumière et d'ombre. Il y a pourtant une chose qu'elle n'oublie pas, un faux souvenir hélas, une illusion de sa réalité, pour ne pas tomber dans les abysses de la folie. Elle doit retrouver quelqu'un, une ombre, un mystère, mais un objectif qui lui permet de rester en vie. Un but qui s'imprime dans son mensonge et qui un jour révélé, la brisera à jamais.

« Il a les cheveux d'un argent flamboyant, et un regard des plus azurés. Il aime bien jouer à cache cache avec moi et je dois le retrouver. Dites-moi...N'auriez-vous pas vu passer Monsieur Grognon ? »

Hannah, tu ne la comprend pas, Hannah c'est un rêve et un sourire, mais Hannah c'est aussi une porte fermée que personne ne veut ouvrir. Souffrance, oublie, agonie ; c'est Hannah, c'est comme ça...Elle pleure dans ses cauchemars, elle tremble de son histoire, elle ne veut plus souffrir...Hannah ne supporterait pas une douleur de plus, une folie plus grande. Hannah est Vide, complètement...Vide. Et ce Vide est son incroyable puissance. Une puissance qu'elle voue inconsciemment à cette famille qu'elle semble adorer.

HISTOIRE

Post Suivant

SIGNE PARTICULIER


Hannah porte un cache-oeil sur son iris gauche, elle porte des marques sur son cou, de ce fait un bandage l'entoure toujours. Des stigmates s'ancrent sur ses poignets et son dos, des cicatrices de son passé. Elle porte sur le côté une lame à l'immonde aura. Sinon, ce qui la tue et l'envenime, ce qui effraie et fait trembler c'est son sourire, son éternel sourire, son sourire fou, son sourire heureux, son sourire d'infinie agonie...


H.R.P


Votre âge : 18 années
Un pseudo : Heu...Bah...Nitsu ?
Votre niveau de rp : A vous de juger, je fais de mon mieux mais le niveau change en fonction des avis ^^'
Comment avez vous connu le forum ? : Top site chéri
Un petit mot à ajouter ? : Avec la double licence qui arrive et la prépa, je risque d'être moins présente.

Code : ~ Validé par Lavi ♪ ~





Dernière édition par Hannah J. Karzavosky le Mer 5 Sep - 16:07, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
Hannah J. Karzavosky

Hannah J. Karzavosky


Messages : 11
Date d'inscription : 04/09/2012
Age : 30

Feuille de personnage
Age : La vingtaine.
Nationalité : Tchétchène.
Surnom : Mademoiselle Sourire

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Empty
MessageSujet: Re: Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]   Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Icon_minitimeMer 5 Sep - 15:54

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Sans_247


« Maman ? »

L’horloge tique, l’aiguille frappe. Doux son de minuit. Minuit de l’agonie. Agonie éternelle. Eternel soupir. Souffle illusoire, peut-être un manque d’espoir ? Hannah a peur, c’est une enfant, elle a dix ans. Hannah pleure, elle est idiote, et il est temps. Le temps de payer ce qu’on lui a offert, le temps de faire face à un destin décidément bien joueur. Pauvre, pauvre, pauvre petite poupée blonde. Elle ressemble à sa mère, aussi minuscule et fragile, souriante et frivole. Elle ressemble à son père, chanteuse dans l’âme, imagination débordante, peut-être un peu trop qui c’est. Tu te souviens de ton rêve de cette nuit, Hannah ? Ta dernière nuit d’enfant. Je me souviens, je me souviens ! Hannah parlait à un gentil lapin blanc, elle avait chanté Alice au pays des merveilles avec Papa, juste avant ! Hannah se souvient, tu as vu, tu as vu Monsieur le Narrateur ? Hannah se souvient, c’est merveilleux !

C’est tragique.

Elle ne se souvient pas, mais moi, je me souviens, je le raconte, je le sens, dans mes tripes, ce qui va se passer, mais je ne peux rien y faire ; l’innocence sera de toute manière volée. Pauvre enfant, pauvre Hannah. Je pourrais pleurer, je pourrais lâcher ma plume et ne pas vous conter cette histoire, mais je me dois ce devoir, à moi-même, pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Je suis Hannah, je suis la Hannah qui a été éradiqué de l’esprit de l’enfant, celle au petit sourire, celle qui aurait peut-être, un jour, ressenti un quelconque bonheur…Alors, fermez les yeux, et ressentez ces mots, respirez-les, imaginez, car cet instant sera le seul durant lequel vous serez en contact avec la réalité, celle d’un petit pas sur le parquet grinçant, dans la nuit noire d’un jour d’été, une simple enfant de dix ans.

« Maman ? »

Tu répètes à jamais ce nom, inquiète. Tu ferais mieux de l’être. Pourquoi ne pouvais-tu pas rester dans ton lit, à poursuivre le lapin de tes songes, à protéger cette délicate fleur qu’est ton innocence…Ah, Hannah ! Il ne t’aurait jamais vu, si tu n’étais pas descendue. La pendule sur le mur continue sa danse, dans un silence de moins en moins présent. Une bouille d’enfant, une mine fatiguée, un lapin dans les yeux. Hannah s’avance, Hannah dépasse le mur, Hannah n’entend plus la pendule cliqueter, la pendule de sa rationalité. Ce son si doux, tu l’écoutes encore, dans tes rêves, sans comprendre d’où il vient. Pour toi, il n’est que mensonge ; pourquoi ne peux-tu donc faire face à la réalité ? Hannah, n’avance plus. Hannah ne va pas dans la cuisine ! Hannah, n’y vas pas, je t’en prie ! Remonte, Hannah ! Remonte ces marches, regagne ce que l’on n’aurait dû te voler ! Hannah, non, ne pousse pas cette porte, n’écoute pas…

« Maman ? Papa ? »

Ploc.

La poupée a marché dans quelque chose de visqueux, un peu chaud, presque doux. Elle aime bien cette sensation, l’odeur aussi, comme du fer. Hannah aime beaucoup le son du fer, alors le goût doit être bon aussi, n’est-ce pas ? Hannah ne pense qu’à manger, même maintenant. Pauvre Hannah. Les hurlements sont dans la cuisine, finalement l’innocente lève les yeux vers le plan de travail. Te rappelles-tu, Hannah ? Je m’en souviens ! Je m’en souviens ! Maman faisait un gâteau au chocolat, car c’était le jour de mon anniversaire et Papa préparait le cadeau pendant que je dormais ! Tu as vu, Monsieur le Narrateur ? Je me souviens ! Ils sont gentils, Papa et Maman, n’est-ce pas ? C’est incroyable !

C’est détestable.


Moi, je me souviens de la réalité. Moi, je reconnais les traits de la scène. Ils sont inscrits dans ma rétine, au fer rouge, sans pitié malgré mes hurlements de douleur. Je me rappelle de son sourire, je me rappelle de tout ce sang, je me rappelle de ma…douleur…L’infâme…douleur. La lune a éclairé la scène, témoin silencieux d’une petite tragédie, d’un rien sur cette planète. Après tout, les enfants meurent de faim, après tout, les fusils tirent, les têtes explosent, les nouveaux nés sont noyés, alors qui serait attristé par l’histoire d’Hannah ? Hannah, la fille qui a vu son père crucifier au mur. Hannah, la fille qui a vu sa mère crucifier sur le plan de travail, le cul occupé par un homme en noir. Un homme bavant, puant, suintant de sueur par tous les pores, les lèvres retroussées pour laisser ses dents mordre son menton face au plaisir intense que le viol lui procure. Tu te souviens, Hannah ? Maman, elle pleurait, du scotch sur les lèvres, son corps nu subissant les va-et-vient de ce cauchemar naissant. Une substance blanchâtre se mélangeait au sang ; oui Hannah, la texture que tu aimais bien sur le sol, c’est le pourpre de ton père éventré sur le mur, et la senteur venait de son estomac sur lequel reposait ton petit peton d’enfant.

« Maman… »

Il n’y a pas de mots pour décrire ton visage, c’est peut-être ce qui a scellé ton destin. J’aimerai chanter aujourd’hui ! Ecoute-moi Hannah, cette histoire, c’est la tienne, ce n’est pas le mensonge que tu t’es crée pour te protéger, un mensonge qui t’empoisonne…Je vais chanter Alice au pays des merveilles ! Hannah…Il t’a vu cette nuit là, dans la pénombre de l’entrée. Tes cheveux d’or retombaient sur tes épaules contractées, épousant les courbes de ton visage pétrifié. Quel est donc ce regard ? Cette enfant n’a pas l’air là, elle observe sa mère, cette femme qui la supplie de fuir de ses yeux larmoyants, mais rien y fait. La poupée a trop peur, on dirait que l’estomac sur le parquet emprisonne son pied, on dirait que le sang inondant la cuisine l’enfonce dans le sol. C’est un petit arbre gringalet, se tenant bien droit face au bûcheron. Hannah, j’aurais tellement aimé que tu fuis, à cet instant…

Un couteau épouse le cou de cette femme. Un son se fait entendre, puis un gargouillement. Ploc, ploc, ploc. Maman est morte, Hannah, tu t’en souviens ? Et si je chantais encore ? Ce serait tellement beau ! Hannah…Ces étranges sons, tu les aimes bien, c’est comme quand Papa coupait la tranche de porc dans ton assiette, et qu’il jurait parce qu’elle était trop grillée. C’est pareil, un peu étrange, écœurant et fascinant à la fois.

« Ma…Man… »

Le monsieur pose un doigt sur ses propres lèvres, il s’approche de toi, couteau à la main, trainant ses pieds, il effectue une danse, je crois, tu ne trouves pas ? Hannah, tu le reconnais, n’est-ce pas ? On dirait le voisin, celui qui t’écoutais chanter, toi et Papa. Ça fait mal, de s’en rappeler. Tellement…Mal…De raconter. La petite ne bouge toujours pas, et lui il continue de s’approcher, tenant la trachée de la belle couverte de rouge sur la table. Il commence à la lécher, ça a l’air bon, vu comment ses iris tremblent dans ses orbites.

« Tu veux goûter, Hannah ? »

L’innocente n’a pas répondu, la poupée a juste les lèvres qui tremblent et les larmes qui tombent. L’enfant se pisse juste dessus, c’est un peu normal, tu ne trouves pas lecteur ? Elle a peur, elle est effrayée, elle a mal, mal pour ses parents, mal pour elle-même ; elle va mourir, elle le sent, dans ses tripes, dans ses veines, dans son cœur, et même la pendule accrochée au mur ne peut l’aider…Il a penché la tête de côté, lâchant le couteau pour caresser la joue pulpeuse. Une joue d’enfant, c’est toujours rebondie, ça donne presque envie. Hannah…Fuis…Alice le rencontra au firmament !

« Dis-moi Hannah, tu es jolie. Tu…Ne veux pas chanter pour moi ? »

Son sourire s’étira, t’amenant à chuter dans un gouffre pire que la mort, pire que la torture ; cette nuit allait être ton éternité, Hannah, le vol de ton innocence, si belle fleur immaculée…Oh je sais ce que tu as ressenti, à une heure trente-deux minutes et deux secondes du matin, le coucou venait de sonner, je m‘en souviens, je le sais car la sensation se trouve encore au fond de mes tripes. Une fermeture éclaire s’ouvrit et il prit cet étrange bout de chair sortant de du zip de son pantalon, attrapant les cheveux de la poupée de l’autre main, finalement il déposa cet appareil sur les lèvres de la fragile, lui murmurant une dernière fois tout en déchirant sa chemise de nuit.

« Dans ce cas…Je vais…Faire en sorte…Que tu chantes toute la nuit, Hannah…Et personne sauf moi ne t’entendra ! »

Dis-moi, tu te souviens du rêve de cette nuit, Hannah ?

« Oh oui oh oui ! Il y avait un lapin blanc, et un chapelier fou, ainsi que du poulet sur la table, mh c’était bon ! Et puis le chapelier m’a demandé de chanter, et je n’ai jamais autant chanté que cette nuit-là ! Je suis si heureuse, Monsieur le Narrateur, si heureuse !
»

______________________

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Sans_t17


C’était un ange, un petit ange dans son lit blanc. Oui, tu ressembles à un de ces êtres tombés du ciel, oh non pour la beauté car ça, tu ne l’as pas vraiment. La beauté d’un ange appartient à l’ange, mais toi c’est plutôt leur blancheur, que tu as volé. Oui, tu as volé cette blancheur, cet aspect innocent, pétrifié, presque malade…Allongée, immobile, sans vie. Tu sembles aussi froide que la mort, aussi blanche que sa lame. Vide, vide et pourtant là. Le bruit du module brise ton silence, de ses sons réguliers, presque chantants. N’as-tu pas envie de chanter, Hannah ?…Aucune réponse. Tes lèvres sont desséchées, tes bras amaigris, tes cheveux cachent tes épaules et surtout ton œil brûlé, tes joues creuses…Hannah, tu ressembles à un fantôme, car tu n’as pas d’ailes. Hannah, tu es une âme errante cloîtrée dans son corps, à ne plus penser, à ne plus aimer, à ne plus sourire. Mais tu respires…Tu respires Hannah, avec peine, pourtant ta poitrine se soulève depuis l’accident. Quinze ans c’est long, tu n’as pas l’air de le savoir. Tes yeux grisés fixent le plafond, s’imaginant une scène nette, quelque chose qui te torture, t’envenime et ne te permet plus de continuer. Je te l’avais dit, Hannah, qu’il ne fallait pas descendre tes escaliers…

La porte s’ouvre. Un nouveau visiteur. Tu ne réagis pas. Moi, ça me surprend. Tu n’as pas de famille, mais chaque nuit quelqu’un vient te voir, ça te rendrait presque heureuse, si tu t’en rendais compte. C’est souvent le même homme, le surveillant de nuit, un peu jeune, parfois accompagné d’un ou deux amis. Ça me fait de la peine, que l’on s’acharne sur toi ainsi, Hannah…Tu ne fais plus pitié, n’est-ce pas ? Ta voix ne se fait pas entendre, eux ils parlent. Oui, ils sont deux, encore une fois. Bientôt le surveillant va partir avec quelques billets dans la main. Il ne restera que son ami, son écœurant…ami. Tu sais ce qui va arriver, mais tu t’en fous, tu es autre part, loin d’ici, de ce corps infâme que tu revêts, de ce corps si laid à tes yeux.

« Tu m’avais dit qu’elle serait jolie, elle a un œil brûlé, c’est pas le prix ça ! »

« En attendant elle est la mieux foutue, tu préfères une comateuse pleine de rides pour te défouler ?! Elle au moins, elle est jeune, et pas dans le coma. »

« Tu l’utilises souvent ? Je veux pas d’une chatte dilatée. »

« T’es le trentième, et arrête de finasser, donne-moi le fric et fais ton affaire, à tout à l’heure. »

Bip. Bip. Bip. Tu connais ce bruit, Hannah, c’est le module, on dirait qu’il t’avertit. Tu sais, un peu comme moi, cette nuit-là, il y a exactement quinze ans, jour pour jour, heure pour heure, minute pour minute. Oui, cette nuit, c’est ton anniversaire, vingt-cinq ans, ça se fête…Aucune réponse. Hannah, j’aimerai que tu m’écoutes, Hannah, j’aimerai que tu entendes l’éternel avertissement du moniteur, le trentième. L’homme s’approche, il te regarde, écarte tes cheveux avec une douceur que l’on aurait pu dire amoureuse, elle est plutôt dégoûtée…Une poupée angélique brisée se tient allongée dans son cercueil. Un petit bout de femme aussi blanche que la neige, aussi vide que ton âme. Ses lèvres se collent contre les tiennes, c’est froid, écœurant. Mais toi, tu t’en fous, tu n’es pas là. Tu te souviens juste de cette nuit-là ; la nuit de ton innocence. Il t’avait arraché les cordes vocales, ça te revient maintenant, il t’avait ligoté et laissé dans la cuisine. Pourquoi ? Certainement voulait-il te brûler avec les parents, afin de ne laisser aucune trace. Dommage, tu as survécu, miraculeusement d’ailleurs. Le destin n’est pas très gentil avec toi, Hannah, il n’a pas voulu te laisser mourir cette nuit-là. Oh…Je verrai presque tes larmes couler sur tes joues ; l’image de tes parents brûlés, c’est ça, le miracle. Tu as fait la une des journaux, mais tu t’en fous, tu n’es pas là, t’es ailleurs. Le grincement du lit ne t’atteint même pas, pas même les couinements du trentième. Il aime bien ça, malgré ta chatte dilatée comme il dit. Hannah, je t’en prie, réagis…Bip. Bip. Bip. Pauvre enfant, pauvre Hannah. Tu te remémores la scène, le petit miracle de ton existence, qui a fait que tu as survécu, tu en pleurerai presque. La mort aurait été un magnifique cadeau, plutôt que cet état. Tu te remémores inlassablement cette scène, l’image de ton père crucifié qui tombe sur toi et te brise les os. L’image de ta mère dont le sang recouvre le sol et tes cheveux. Le feu brûle, ça sent le porc brûlé. Tu te rappelles du barbecue de tes cinq ans ? Il avait été raté, mais tu aimais bien l’odeur, ça donnait du goût, là aussi il y avait du goût. La tête de maman est tombée et t’a protégé, comme le corps de papa. Les deux, tu les a vu brûler tout contre toi. Hannah, je t’en prie, réagis…

Le vide est ma prison, la souffrance mes remords, l’angoisse mon destin. Immobile je suis, éternelle je resterai. Je veux oublier, à tout prix oublier l’Homme et ses méfaits. J’en ai assez, je ne veux plus respirer, ni manger, ni boire. Laissez-moi mourir, laissez-moi…partir.

Rien à faire, l’ange tourne le dos à la réalité et ne veut plus faire face à sa douleur. Bip. Bip. Bip…Le module est ton cloître, ton corps ta malédiction. Le grincement du lit continue, tu t’en fous, tu n’es toujours pas là, tu n’es…jamais là. Mais moi j’y suis, et j’ai mal, tellement mal. Hannah j’aimerai que tu achèves mes souffrances. Hannah j’aimerai que tu laisses la vie réanimer le gris si glacé de tes yeux. Hannah, réveille-toi, Hannah, sauve-toi !

Un gargouillement. Du sang goutte sur la blancheur de la statue, elle est gâchée. Pourtant, le rouge te va bien. Le bonhomme a les yeux hagards, dans ses derniers instants. Il est projeté contre le mur de ta chambre par une bête immonde. Tu sauras après ce que c’était ; un akuma. Bip. Bip. Bip…Aucune réaction, cela en deviendrait presque lassant. Elle est immonde, cette bête, un peu comme toi. Tiens, la voilà qui s’approche. Hannah, sois polie, dis bonjour à celui qui va t’ôter la vie, pauvre âme errante cloîtrée dans son corps…Tu me fais pitié, Hannah, à ne pas t’enfuir comme tous les autres, pourtant tu as l’air de savoir ce qui va se passer ; tu es fascinée par le pourpre couvrant les murs de la pièce. Il bave, le monstre, il bave et ouvre sa gueule, allant pour te gober. Hannah, m’entends-tu ? Tu vas mourir, tu vas mourir dévorée. Décidément, le destin est bien joueur. Inspire, expire, inspire, expire. Ton rythme cardiaque ne change pas, et il épouse chaque syllabe, chaque souffle du monstre affamé dont le visage est transpercé par une lame.

« No…Ah… »

Anéanti, comme ton âme, il est anéanti, laissant place à un homme en noir, le noir de ton cauchemar, si redondant et étouffant. Il a aussi un œil abimé, étrange coïncidence, n’est-ce pas Hannah ? Bip. Bip. Bip…Vide, tu restes vide, toujours vide de sens et de vie, de sourire et d'agonie. Je crois que lui aussi se lasse de ce module, il t’observe, non…Il nous observe. Je crois qu’il m’a vu, Hannah, je crois qu’il m’entend. Il s’approche, il n’est pas comme les autres, il a l’air…gentil ? Gentil, mais effrayant, gentil mais monstrueux. Habillé de noir il te fait peur, je te croyais pourtant partie, Hannah, partie loin d’ici, de cette chambre, de ce cauchemar…Ah, Hannah, tu souhaitais tant mourir mais face à une si belle faucheuse tu fonds, tu ne veux pas partir, c’est normal de penser ainsi, c’est humain.

Sa main frôle ton visage, un contact électrique, un contact…visqueux. Oui visqueux, je la sens, sa paume tout contre moi, sa paume qui m’arrache à toi. C’est étrange de ne plus t’être rattaché Hannah, j’ai l’impression d’être un tout, un tout que tu abandonnes, tu ne réagis même pas à mon absence. Je pourrais me vexer Hannah, mais avant cela, oui, avant cela, je veux savoir ce que tu penses de moi, je veux savoir si tu me vois.

L’homme en noir, je l’aime bien, il est doux, mais j’aimerai qu’il parte. L’homme en noir, il m’a volé quelque chose, on dirait un mort-né. Vide. Oui, cette chose est vide, aussi vide que moi, aussi détestable…Si chaotique et majestueuse, cauchemardesque et angoissante, on dirait qu’elle pleure, cette chose devenue une lame, peut-être pleure-t-elle pour moi ? Ah…Tue-moi étranger, avec l’épée de ma destinée.

Il n’a pas écouté ta prière, mais moi je l’ai entendu, moi je la sens, comme sa paume contre mon acier. Ça me débecte, Hannah, que tu me tournes le dos comme ça. Hannah…Hannah…Tu me laisses seul, tu m’abandonnes sans remords et je subis ta souffrance comme s’il s’agissait de la mienne. Je ne l’aime pas, cette douleur, je veux la vomir, la repousser, l’empaler, m’en destituer. Dis-moi, jeune homme habillé de noir, ressens-tu cette angoisse et cette lourdeur ? C’est l’histoire d’Hannah. Vu ton regard, tu as l’air de comprendre, alors dis-lui, dis-lui étranger de ne pas me repousser !

« Hannah ? »

L'exorciste ne comprend pas, il ne comprend pas pourquoi je suis ainsi, pourquoi l’âme qu’il doit détruire pour il ne sait quelle raison est renfermée et ne veut plus écouter. Pauvre Hannah, elle frôle l’état d'akuma, oui, elle frôle sans le savoir un destin bien plus proche de l’agonie. Hannah, il a dit ton nom, depuis quand ne l’a-t-on pas prononcé ? Depuis quand souhaites-tu te voir exister ? Aux yeux du monde, aux yeux d’un homme, aux yeux du Destin qui se joue encore et encore de toi, comme s’il t’aimait…La main de cet homme caresse la tienne, l’étiquette où est marqué ton petit nom usé.

« Hannah, chacun a un destin, il est peut être court ou long, mais nous allons tous vers un même but, une seule idée. Hannah, réveille-toi, et tu existeras là où je vais t’emmener, tu ne souffriras plus. »

Je l’entends. J’entends cet homme, je sens sa main si chaude prenant la mienne de glace. Son visage est doux, il remplace mon cauchemar quotidien. Sa voix est délicate, elle me berce, elle me donne envie de chanter, oh oui de chanter…Étranger, j’en ai assez de souffrir, aide-moi, sauve-moi, permets-moi de mourir, je t’en conjure. Permets-moi de partir de ce lieu et de tout oublier…Vide-moi de mes pêchés.

Finalement, ta main attrape la sienne. Finalement, son sourire t’éveille. J’en deviendrais presque jaloux…Pourquoi ne veux-tu donc pas m’accepter, Hannah ? Pourquoi ? Bip. Bip. Bip. M’aurais-tu oublié, Hannah ? Moi, le seul et unique qui connait ta souffrance, ta noyade, ton infortune ? Le seul qui a supporté tes larmes inexistantes, la solitude de ton absence ? Tu me rejettes Hannah, petit à petit, je le sens, et ça me déchire le cœur…

L’homme en noir t’attrape, il te prend dans ses bras, il te réchauffe. Tu le suis Hannah, sauf que tu m’as oublié, tu m’as laissé près de ce lit, sans le moindre remord…Après tout, je n’ai jamais existé à tes yeux. Après tout, je ne suis rien d’autre que ce que tu as toujours voulu rejeter, le Noah du Destin. Ta poitrine se creuse, tes mains tremblent, et finalement ton regard grisé se pare de blanc dans le dernier et trente-unième son du module de ton existence.

Biiiiiiiiiiiiip.

Adieu, Hannah…


______________________

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Sans_211


Je me suis éveillée dans un endroit étrange, un endroit aux couleurs neutres, un endroit où l’air semblait moins étouffant, où mon corps prenait de la légèreté. Il se différenciait de mon monde de glace de par cette volupté et cette utopie qui le caractérisaient et le paraient de nuances douces, tellement délicates que les larmes me montèrent aux yeux. J’étais chez Lui, et je ne le savais pas encore…

L’homme qui m’avait éveillé du cauchemar qu’était ma réalité se nommait Aimé. Étrange nom, pour un être tel que lui, un être silencieux, grognon, mais toujours attentionné. Il m’avait soigné et posé dans son lit, dans sa résidence d'exorciste se cachant de la Congrégation. Oh, il n’était pas fort et il n’était pas venu dans ce pays pour me chercher, mais bien parce que la présence d’un akuma si fou à lier ne lui paraissait pas normal, tout comme par les mots de ce monstre.

Pourquoi ? Il avait été intrigué, d'après ce qu’il a dit au docteur, par le fait qu’une âme aussi enfermée sur elle-même puisse attirer un tel akuma, un akuma qui avait murmuré un état relevant de l'effroi ; Noah. Intrigué et tout autant effrayé par la lame reposant à côté de mon âme ; un être presque déficient. Une lame à l’esprit dérangé et violent, inhumain et tortueux. Elle sentait le sang, la mort et surtout la souffrance, la souffrance de toute une vie que l’on recommence encore et encore, comme pour faire mal…Elle était brumeuse, lourde, immonde. Tellement qu’Aimé fut contraint de l’enfermer dans un coffre ; je ne supportais pas la présence de mon propre descendant de Noé, alors qu’il ne me l’avait jamais montré. Cette arme semblait trop oppressante, et me rappelait des souvenirs douloureux, une mémoire que je tentais en vain de rejeter. Il comprit assez vite ce que je représentais, et décida de se cacher de la Congrégation, de briser sa propre vie, pour que je puisse fuir mon propre Destin.

Les premiers jours, je n’ai pas voulu parler à Aimé, pourtant il continuait à m’aider, à marcher, à respirer et surtout à me soigner. Je semblais fragile physiquement, et ne parlons même pas de mon esprit meurtri. J’ai du passer des années à rester muette, à être effrayée par cet exorciste trop doux qui avait sacrifié son rang pour obtenir le droit de me garder dans sa résidence. Je crois que je ne l’ai jamais remercié, pour tout ce qu’il a fait, jamais…Je regrette, aujourd’hui.

Un jour qu’il servait le thé, à toujours s’occuper de moi sans éprouver le moindre agacement, j’ai laissé mes yeux parcourir son visage, j’ai laissé ma voix éraillée par tant de temps à me taire se faire entendre dans un chuchotis : J’ai faim. Une phrase idiote, des mots sans le moindre sens, mais ça avait l’air de lui faire plaisir. Il a esquissé un sourire, l’un des rares que j’ai vu sur son visage anguleux. Aimé semblait beaucoup trop gentil, pour avoir le droit de vivre et d’être aimé…N’est-ce pas, Destin ?

J’aimais la présence de cet homme, je l’adulais et le prenait pour un ange. Il n’aimait pas cette idée, pourtant il n’osait me contredire de peur de me blesser. Oui, toujours aux petits soins pour moi, à me gâter, à me sourire et à me rassurer. Je ne parlais qu’avec Aimé. Il m’expliquait la Guerre Sainte, son ancien rôle dans la Congrégation et le Comte Millénaire, ainsi que celui de tout exorciste possédant une Innocence. Je l’écoutais déployer tant d’éloges sur son maréchal Tiedoll et ses compagnons, un petit sourire aux lèvres. Aimé était tout pour moi, je le sentais ; il était mon rayon de soleil, celui qui me redonnait le goût de vivre, celui qui arrivait à me faire sourire…

Les années ont passé, une ou deux je crois, je ne sais plus trop. Ma santé a commencé à se détériorer, et j’étais en proie à des cauchemars immondes. La fièvre montait, mes cris se faisaient entendre la nuit, dans les résidences alentour. J’avais peur, de quelque chose, d’un monstre informe et de sa haine, d’une idée que j’avais oublié trop longtemps, de mon propre objectif ; j’étais une Noé. Aimé l’avait aussi oublié, et le docteur le lui a rappelé ce qu'il lui avait raconté. Il lui a fait part de son hypothèse ; redonner l'étrange monstre à son propriétaire. Mon mentor a attendu quelques temps, redoutant cette idée mais aussi celle que je pouvais mourir de folie. Que choisir dans ce cas ? N’ayant pas le temps de réfléchir, il ouvrit le coffre, caché dans la chambre. Il l’a ouvert et un liquide se répandit sur le sol, une substance immonde, fascinante et d’un noir aux reflets sanglants. Je me mis à reculer, reculer face à tant de laideur, reculer face à ce râle répété, cette voix grave et mourante qui répétait toujours avec tant de haine, de folie et de désespoir, le même nom, la même idée : Hannah.

Aimé attrapa la lame dans le coffre, visqueuse et brumeuse, pour finalement me la tendre. Je l’ai refusé, les larmes aux yeux, apeurée par cette chose ; était-ce réellement cela mon Destin ; souffrir ? Aimé m’avait-il menti ? J’ai secoué la tête, prise de sanglots, assaillie par ces images, par cette substance, par cet appel fantomatique d’une bête à demi-vivante…La lame ne cessait d’être brumeuse et lourde de par sa présence. Un monstre agonisant, souffrant milles tortures et hurlant sans discontinuité, une aura meurtrière et folle se lacérant elle-même, un être dont le seul désir était d’empoigner ma gorge pour m’étrangler…

Comment aurais-je pu agir autrement qu’en la refusant ? Aimé s’est fâché ce jour là, pour la première fois. Son œil valide s’est mis à briller et sa voix à me hurler cet ordre : Hannah, prends-le ! Il n'a jamais voulu me mettre face au fait accomplie, face au fait que j'étais son opposé et celle qu'il devait tuer. J’ai été choquée par son ton, cette supplique désespérée cachée derrière sa colère noire. Ma main tremblante prit la lame si visqueuse à contrecœur et la voix cessa de me hanter. La substance noirâtre commença à se rassembler au pied de la lame brumeuse, le sol reprit sa teinte normale tandis qu’Aimé recula, sa main pourrie reprenant vie.

Je sentis le fourreau entre mes doigts, écailleux et lourd. Oui, écailleux mais noir. La brume disparut finalement, laissant un dernier soupir sur son passage, comme si la bête s’était endormie…J’ai osé approcher l’arme de mon visage, quelque peu méfiante, distinguant dans le reste de mes larmes le dragon s’enroulant autour et dont la tête découvrant ses dents acérées prenait place sur le pommeau ; il observait le vide de ses yeux rubis, aussi sanglants que ses ailes se déployant autour de lui. J’ai finalement pris le pommeau, grimaçant en sentant ma paume se blesser contre les dents du reptile d’ébène. La lame sortit de son fourreau, fine et droite, brillante et…larmoyante. Il émit une étrange mélodie, attristée et en même temps colérique, mélancolique et tout autant folle. Je n’aimais pas cette musique, et pourtant elle me donnait envie de chanter, à nouveau…J’ai approché la lame de mon autre paume ; elle m’arracha un frisson d’horreur, des larmes quand j’y ai apposé ma main. Je la supposais aussi noire que son fourreau, mais elle était d’un rouge profond, si profond qu’il prenait la couleur du vide. Mon doigt caressa la surface ; elle était recouverte de sang…Une ou deux larmes tombèrent sur sa surface, puis plusieurs en remarquant ce sourire sadique à peine apparu sur la lame. Pourquoi…Pourquoi ?

J’avais mal, tellement mal. Aimé me prit dans ses bras, remettant l'épée dans son fourreau ; il le savait, ce n’était pas normal, j'allais bientôt prendre ma forme de Noé et avec elle le Comte Millénaire n'allait pas tarder. Comme prévu par le docteur, ma santé s’améliora mais pas mes nuits. Les cauchemars étaient devenus plus virulents et angoissants, au point que je ne voulais plus dormir, je tremblais, sanglotais, suppliais Aimé de toujours me garder éveillée, les songes m’empoisonnaient…Aimé ne supportait pas de me voir comme ça, pourtant il n’avait plus le choix ; il était tant pour moi d’apprendre ce que j'étais. Malheureusement, il n'en avait pas le courage, il connaissait bien ma pensée ; je voulais seulement rester avec Aimé, et Aimé seul…Alors, il se tût et ne me dit rien, tentant de trouver une solution pour que le Destin ne me rattrape pas, pour que cet être qu'il avait pris dans ses bras, ce mort-né qui n'était autre que le Noé ne puisse m'enlever...Les cauchemars continuèrent, la douleur aussi, tellement lancinante, et j’entendais à chaque instant, à chaque fois que je libérais la lame de son fourreau cette voix grasse, mourante et effrayante susurrer à mon oreille ce prénom, ces syllabes que j’ai tant haï :

Hannah…

______________________

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Sans_t21


Une poupée est arrivée dans mon désert. Une poupée au regard éphémère. Fragile et gracile, elle frôlait le sable de mon monde, sans savoir où aller, sans savoir où fuir. Depuis combien de temps tentais-je de t’appeler ? De t’amener à moi, jusqu’à ma voie lactée ? Ses cheveux d’or se paraient de blanc, sous la lune exquise. Mes yeux délurés fixaient ce petit ange égaré. Oh, Hannah était là, si réelle et douce, Hannah se tenait devant moi, si immonde et fourbe…La Hannah, celle qui ne voulait m’accepter. La Hannah, celle qui m’a rejeté. Tu ne te souviens pas, n’est-ce pas, de celui qui t’a toujours écouté, dans tes râles impuissants, tes hurlements déchirés. Tu t’avanças apeurée, dans ce nouveau cauchemar que j’avais crée pour t’attirer. Je voulais te voir une nouvelle fois, je voulais t’observer, me délecter de ta souffrance et surtout, oui, surtout, te rendre folle à lier…

Ta faute, tout est de ta faute Hannah, le début, la fin, le présent, le passé et notre futur commun. Tu as toi-même mis fin à notre amour de toujours, cet amour si délicat à mes yeux. Je suis fou, je suis souffrant, et tout ça, à cause de toi ! Tu ne me vois pas, mais tu me sens, tout autour de toi. J’arrive à ressentir ta peur et je m’en délecte, oh oui, je m’en délecte comme chaque nuit durant laquelle je te torture. Ha…Il est temps, Hannah, il est temps de rejoindre la Famille, mille ans passés à attendre, j'allais enfin revenir...

« Par pitié, laissez-moi tranquille… »

Douce Hannah, suave Hannah, délicate Hannah, égoïste Hannah, folle Hannah…Comme si j’allais me taire, comme si j’allais garder le silence pour te laisser vivre ton idylle avec cet humain, cet humain que tu remercies de t’avoir sauver, ton soleil, ta lumière, ta joie, ton sourire. Alors qu’il n’a rien fait, strictement rien pour te sortir de là, il ne t’a pas entendu hurler ta douleur chaque nuit, ni même ton agonie. Il ne t’a pas vu te lacérer la peau, tentant désespérément d’oublier ces évènements, ta vie, tes larmes, le destin qui s’est toujours joué de toi…Mais moi, cette chose que tu as effacé de ton esprit, moi, celui qui ne cessait d’entendre tes cris, j’étais là et je t’ai toujours écouté, et je n’ai pourtant jamais détourné mon regard du tien, Hannah. Il est temps de payer, doux ange de mes songes, il est temps de te rendre la pareille, de t’offrir la pire des peines, la pire des douleurs. Je me suis approché de ton corps, j’ai frôlé de mes doigts putréfiés ta joue, un sourire déluré aux lèvres, oh oui, cette nuit allait être pire que la première, cette nuit tu allais chanter pour moi, et seulement pour moi, et ta voix se fera tellement entendre que tu refuseras ensuite de laisser le moindre son dépasser de tes lèvres…

« Hannah… »

Tes yeux s’écarquillèrent, tu ne me vis toujours pas. Me remarqueras-tu un jour, Hannah ? En tout cas, tu reconnais cette tonalité de voix, ce râle écœurant, haineux et fou à la fois. Un susurrement extatique, idyllique, étouffant et fourbe, presque reptilien…Oh, ton regard empli d’horreur sembla orgasmique et m’arracha un ricanement saccadé, un soupir désireux…

« Par pitié…Cessez de me hanter. »

Pourquoi, pourquoi as-tu peur de moi ? C’est toi qui m’a rejeté, toi qui m’a trahi après tout ce que je t’ai donné…Ne suis-je donc rien à tes yeux qu’un sombre souvenir que tu tentes sans relâche de fuir ? Je te hais, Hannah, et je t’aime en même temps. C’est pourquoi je vais tout faire pour que tu m’acceptes, tout faire pour que tu souffres, tout faire pour que ton âme se brise et se renouvelle entre mes doigts crochus…

« Hannah, tu me connais, pourquoi ne veux-tu plus de moi ? Hannah…Pourquoi m’as-tu oublié ? Hannah…Quel est mon nom ? »

Rien à faire, aucune réponse, seulement un silence tremblant, oppressant pour ta personne, déstabilisant pour la mienne, si…blessant. Mes mains frôlent tes joues, caressent tes lèvres, je crois que tu me vois, de par tes yeux effrayés. Oh, Hannah, tu pleures, tu sanglotes ce cauchemar où je ne cesse de te rappeler ton histoire. Tu me supplies d’arrêter de ton regard insalubre. Tu me supplies mais moi, je continue, je continuerai jusqu’à la fin à te torturer, pour tout ce que tu m’as fait, pour ne pas m’accepter. Mes lèvres embrassent les tiennes ; tes cheveux d’or s’emmêlent aux miens pourpres. Mes doigts empoignent ton cou, crochues et putréfiées, dans l’espoir de t’interdire de chanter.

« Quel est mon nom ? »

Mon œil noir dévore le tien grisé, l’autre se pare de ton vide sans couleurs.

« Quel est mon nom ?! »

Tu souffles et pleures, mes mains agrippent sans relâche ton cou, le pourrissant de part en part, un sourire sadique aux lèvres, un sourire d’agonie…Un sourire de Noé.

« Quel est mon nom, Hannah ?! »

Tu m’as oublié, tu m’as rejeté, tu m’as laissé seul au point de poser cette marque sur mon cou ; la cicatrice de ton deuil.

« Mon nom ! Quel est mon nom ?! »

Susurrement reptilien, écailles luisantes, chuchotement inaudible, larmes désespérées.

« Jabber…wocky… »

Qu’entends-je entre deux de tes affreux sanglots ?

« Jabberwocky… »

Oh, Hannah. Tu te souviens, tu trembles, tu contractes tes muscles sous mon corps noirci par ta souffrance. Hannah, tu te souviens de moi, de tes souvenirs, de ta douleur, de ton Destin. Hannah…Le rêve se brise, ton cou échappe de mes mains, ta chaleur disparaît. Je suffoque et j’observe ton réveil de mon fourreau. Tu te réfugies dans les bras d’Aimé, le cou ensanglanté, la voix brisé, des stigmates sur ton front, tu ne cesses de t’agripper aux bras de cet homme tant détesté. Finalement, Hannah…

Tu n’arrêteras jamais de me rejeter.

______________________

Et ensuite ? Que s'est-il passé ? Je ne sais pas, mais Aimé a disparu, il a disparu, tout bonnement...Tu l'as tué. Mais je sais que je le retrouverai ! Oui oui, car il est vivant ! Le Comte te l'a ordonné. En attendant, Lui, il est venu et il m'a souri, il m'a souri et il s'est occupé de moi ! Tu as tout oublié...Ton sourire est si vide. J'aime cette famille, je mourrais pour elle, et si je dois changer son Destin je le ferais, si le Comte me l'ordonne je le ferai. Tu n'as jamais cessé de le détester, mais ça aussi tu l'as oublié. Le Comte est tout pour moi, le Destin est tout pour moi, sourions sourions, quelle vie pleine de bonheur !

Destinée, Destinée, que je l'ai rendu folle à lier ♥ !
Revenir en haut Aller en bas
Hannah J. Karzavosky

Hannah J. Karzavosky


Messages : 11
Date d'inscription : 04/09/2012
Age : 30

Feuille de personnage
Age : La vingtaine.
Nationalité : Tchétchène.
Surnom : Mademoiselle Sourire

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Empty
MessageSujet: Re: Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]   Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Icon_minitimeMer 5 Sep - 16:03

Bonsoir =)

Fiche terminée, excusez-moi du temps pris et de la longueur ainsi que de la qualité ^^' ! Désolée ><

EDIT : Excusez-moi j'ai oublié de remplir la case "signe particulier", ce qui est fait, encore désolée ^^'
Revenir en haut Aller en bas
Lavi
Modérateur / L'Homme Fougère
Lavi


Messages : 355
Date d'inscription : 13/05/2012
Age : 38
Localisation : Là où on ne s'y attend pas

Feuille de personnage
Age : 18 ans
Nationalité : Mixte
Surnom : Baka Usagi / Junior

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Empty
MessageSujet: Re: Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]   Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Icon_minitimeMer 5 Sep - 20:20

T'excuse donc pas, ta fiche est parfaite ~ ♪

*est enfin arrivé au bout de la fiche* Fiou ! C'était long mais c'était bon ! J'adore ton style =D Très intéressant tout ça ! Hâte d'te voir à l'oeuvre en RP !

T'es donc validée, Nora te mettra ta couleur quand elle sera de retour, en attendant, tu peux te lancer en RP si ça t'dit ! ;)
Revenir en haut Aller en bas
Lenalee Lee
Admin / Mc Sushi Fan
Lenalee Lee


Messages : 220
Date d'inscription : 24/05/2012
Age : 37

Feuille de personnage
Age : 16 ans
Nationalité : Chinoise
Surnom :

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Empty
MessageSujet: Re: Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]   Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Icon_minitimeMar 16 Oct - 12:26

Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] 749660testnoevalid3

Ps : Tes images... tes musiques... ton avatar... ta signature... just ♥♥♥
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Empty
MessageSujet: Re: Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]   Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Hannah ♠ Agonie Souriante [terminée]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
D.Gray-Man Rpg :: Avant de commencer :: Fiche de personnage :: Les Fiches Validées-
Sauter vers: